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dimanche 23 octobre 2022

2022 - Scraptober Jour 23 - Nuit

- Jour 23 et le thème est : Nuit
L'Ancre de St Raphaël : en voici l'histoire,
Elle fut sortie du vieux port en 1975 et constitue le dernier vestige 
d'un énorme cuirassé autrichien de la première guerre mondiale, 
le « Prinz Eugen ». C'est l'Empereur d'Autriche-Hongrie François 
Joseph qui décida de développer sa marine de guerre en mettant 
à profit les accès à la mer Adriatique que lui offraient la Dalmatie,
 la Croatie et la Slovénie. Une importante base navale fut développée
 à Pola en Istrie, en profitant d'une rade magnifique semblable à 
celle de Toulon.
Le parrain du cuirassé, le Prince Eugène de Savoie était un général 
d'origine française qui servit l'Empereur d'Autriche après avoir été 
banni de France par Louis XIV pour mœurs dissolues. Son nom fut 
attribué à un nouveau cuirassé autrichien, lancé à Trieste alors 
autrichienne, le 30 novembre 1912.

Il avait un déplacement de 21 000 tonnes, pour une longueur de 
150 mètres, atteignit dès les essais une vitesse de 20 nœuds et 
portait 12 pièces de 305 mm portant à 40 kilomètres fabriquées 
dans les usines Skoda.

Après l'assassinat à Sarajevo par un nationaliste serbe de l'archiduc 
François Ferdinand, héritier du trône et parrain du cuirassé, 
le 28 juin 1914, l'Autriche déclara la guerre à la Serbie, ce qui 
conduisit par le jeu des alliances, à la Première Guerre Mondiale.

Durant le conflit, le Prinz Eugen et ses trois sister ships les cuirassés 
Viribus Unitis (1911), Tegetthoff (1912) et Szent Istvàn (1914) furent 
très peu utilisés à cause de la menace des sous-marins et des vedettes 
lance torpilles. Le Viribus Unitis fut coulé par mine et le Svent Istvàn 
coulé par une vedette lance torpille italienne.

À la fin de la guerre, au traité de Versailles, le Prinz Eugen fut accordé 
à la France au titre des dommages de guerre. Incapable de manœuvrer 
seul, il dût être hâlé par deux remorqueurs de 900 chevaux le Goliath 
et le Rhinocéros jusqu'à Toulon où il arriva en 1920.

Il fut décidé de le désarmer. Les canons de 305 seront entreposés à 
l'arsenal d'où ils seront sortis en 1942 par l'armée allemande, après 
le sabordage de la flotte, afin d'être intégrés aux défenses du mur de 
l'Atlantique. Les ancres seront conservées et l'une d'entre elles va être
envoyée à Saint- Raphaël, afin de servir de corps-mort pour l'amarrage 
des petits bâtiments de la Marine Nationale.

Le Prinz Eugen va terminer sa carrière en servant de cible dans le cadre 
de toutes sortes d'expérimentations maritimes. Il sera définitivement 
coulé par les obus du cuirassé Bretagne sur des fonds de 2000 m 
le 28 juin 1922. Son ancre va longtemps servir de mouillage, reliée 
à une chaîne et à une bouée régulièrement entretenues. Un jour, 
vraisemblablement au cours de la seconde guerre mondiale, l'usure 
aidant, la bouée coula et l'ancre disparut sous des sédiments vaseux 
du vieux port.

C'est là que des travaux de dragage effectués en 1975 la remettront 
à jour. Une fois sortie de l'eau, le maire de l'époque, Monsieur Henri 
Giraud, décida de l'exposer à l'endroit où le public peut l'admirer actuellement.

D'après les recherches historiques de Gérard Charlier de Vrainville et 
du Docteur J.P. Joncheray, archéologue sous-marin.


 

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