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mardi 17 septembre 2024

2024 - La Tour Carbonnière

- Aujourd’hui, du haut de cet observatoire, classé Monument 
Historique depuis le 1er décembre 1903, on peut contempler
la faune et la flore camarguaises dans un environnement protégé
(aigrettes garzettes, hérons cendrés, poules d’eau, ragondins, 
également les chevaux et taureaux de Camargue).
- Érigée à la fin du 18e siècle, en même temps que les remparts 
d’Aigues-Mortes, la Tour Carbonnière s’élève fièrement au 
cœur des marais, comme une sentinelle solitaire. De forme 
carrée, construite avec les mêmes pierres taillées en bossage que 
les remparts, elle enjambe la route, imposante et incontournable 
pour tous ceux qui cherchent à rejoindre Aigues-Mortes par 
voie de terre. À l’époque, elle était le seul passage, dressée au bout 
d’une longue chaussée soutenue par des ponts, et impossible à éviter.
Les moines de Psalmodi, premiers gardiens de la tour, en 
assuraient l'entretien tout en percevant un lucratif droit de péage. 
Cette redevance, imposée à tous sauf aux habitants d’Aigues-Mortes, 
aux officiers royaux, aux nobles, ecclésiastiques et médecins, 
alimentait des revenus considérables, car la grande porte de la tour 
accueillait tous les voyageurs.
Avec le temps, la tour devint un enjeu de pouvoir.  
Les gouverneurs, avides de gains, s’approprièrent les revenus du péage, 
entraînant de vifs conflits avec les moines. Malgré ces tensions, 
l’abbaye de Psalmodi finit par triompher, conservant ses droits 
jusqu’en 1450.
La Tour Carbonnière joua un rôle crucial durant les troubles 
religieux. Soldats et capitaines, dont le célèbre Bon en 1585, 
s’emparèrent à plusieurs reprises de la tour pour en exploiter 
les ressources. Plus tard, en 1642, la tour fut attaquée et 
vaillamment défendue par Mathieu d’Enguerran avant de 
tomber à nouveau entre les mains des combattants.
Après les guerres civiles, la Tour Carbonnière abrita encore 
une petite garnison, mais peu à peu elle fut abandonnée.  
Toutefois, son prestige perdura : en 1682, le marquis de Wardes, 
gouverneur d’Aigues-Mortes, traversa la tour sous les lumières 
des torches, accueillant la duchesse de Rohan dans un cortège 
éblouissant.
Menacée de démolition vers 1870 à cause de la route trop 
étroite pour les charrettes, la tour fut sauvée et restaurée 
en 1859. Propriété de l’État, elle fut ensuite cédée à la ville et, 
après plusieurs changements de gestion, elle appartient 
aujourd’hui à Saint Laurent d’Aigouze. (ot-aiguesmortes.com)

 

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